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Gallica avant, pendant et après

Intervention Cubale Bordeaux, le 17 février 2016

D 18 mars 2016     H 16:47     A Cécédille     C 0 messages


On pourrait dire, comme Alexandre Vialatte, que Gallica remonte à la plus haute antiquité...et à la bibliothèque d’Alexandrie.

De ce projet admirable, on connait la date de naissance : 288 avant JC, mais pas la date ni les causes de sa disparition. En tous les cas, elle n’existe plus au VIIème siècle. 500 000 volumes (volumen = rouleau de papyrus) rangés sur des étagères creusées dans ses murs. C’est tout le savoir du monde ! Avec un moyen inédit d’enrichissement : tous les livres des navires qui accostent sont confisqués, recopiés, une copie étant remise sur le bateau : c’est l’invention du dépôt légal.

Sautons les siècles. En 1971, au tout début de l’informatique, un professeur américain de l’Université de l’Illinois, Michael Hart, envoie le texte de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis à tous les utilisateurs du réseau informatique de l’Université. Il a l’idée de stocker sur ordinateur et mettre à disposition de la recherche ce qui était entreposé dans les bibliothèques.

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Le projet Gutenberg est né. Des volontaires y contribuent et recopient très vite en code ASCII jusqu’à 50 000 ouvrages.

En 1988, au moment où est imaginé le projet de la très grande bibliothèque en France, Jacques Attali propose au président François Mitterrand de consacrer plutôt les crédits à la numérisation du fonds de la Bibliothèque Nationale. Le projet est abandonné devant les protestations des éditeurs, auteurs et même des lecteurs.

Source : Prix Bristol des Lumières 2015.

En 1992, les [premières numérisations sont réalisées par la BNF, et c’est en 1997 que sont mises en ligne les premières images numérisées de livres.

En 1998, bien loin, au États-Unis, Google est en train d’inventer son moteur de recherche dans un garage de la Silicon Valley. En quelques années il met en place un formidable projet de numérisation de toutes les bibliothèques du monde, au moyen de puissants robots de scanérisation. Google Books est lancé en 2004. En 2005, 20 millions de livres sont déjà numérisés, en mode image et en mode texte.

C’est l’affolement dans la vieille Europe. En 2005, Jean-Noël Jeanneney, qui dirige la BNF, publie "Quand Google défie l’Europe" et invite à la création d’un vaste projet concurrent. Mais l’entreprise de Google surmonte tous les obstacles, y compris judiciaires, et finit par se voir reconnaitre le droit de poursuivre au nom du "fair use", puisque les ouvrages proposés sous copyright ne sont pas intégralement mis en ligne mais présentés comme une incitation à l’achat.

Aujourd’hui Gallica propose 3 millions de documents en ligne, dont 500 000 livres, 1,5millions de périodiques, et 1 million d’images. Et Bruno Racine, le nouveau directeur de la BNF n’hésite pas à faire appel à des sociétés privées pour rattraper son retard sur les fonds d’incunables et les disques vinyles.

Europeana, à l’identique regroupe l’offre des bibliothèques de l’Europe entière avec 10 millions de documents.

Si l’on y ajoute les 7,8 millions de documents de l’Internet Archive (qui a repris le projet Gutenberg), c’est tout le savoir du monde accessible par un clavier et un écran. Mieux que les rêves les plus fous des fondateurs de la bibliothèque d’Alexandrie !

Source : scanner d’Internet Archive

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