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Culture d’entreprise en Russie

D 10 janvier 2019     H 08:10     A Annie Lesca     C 0 messages


Pour m’informer un peu sur ce thème et son actualité sans me laisser aveugler par les stéréotypes et être capable de "tenir une conversation" avec ma petite-fille de 18 ans, j’ai lu cet article : L’évolution de la culture d’entreprise dans la société en transition : le cas de la Russie, par Alexandre Slobodskoi et Valéri Krylov, dans Sociologies pratiques 2005/2 (n° 11), pages 121 à 134.

- Information générale :

« Le fonctionnement de l’économie russe a subi des transformations radicales après les réformes entamées par Gorbatchev dans la 2e moitié des années 1980 (perestroïka), caractérisées par le passage d’une économie planifiée (dont l’ensemble des moyens de production étaient contrôlés par l’État) à un mode de fonctionnement basé sur l’économie de marché.

La Russie s’est progressivement relevée de la crise financière de 1998 : le PIB a retrouvé en 2007 son niveau de 1990. L’évolution du prix des matières premières a grandement favorisé la reprise économique amorcée en 1998. Avec une croissance du PIB supérieure à 6 % en moyenne depuis cette date, l’État russe a pu régler par anticipation les emprunts contractés au plus fort de la crise financière et ramener la dette publique à 8 % fin 2007.

Des secteurs importants de l’industrie russe sont, depuis la libéralisation de l’économie, confrontés à la concurrence des entreprises étrangères : La croissance de cette économie peu diversifiée est très sensible aux évolutions du prix des matières premières.

La libéralisation de l’économie a accentué un phénomène qu’avait jusqu’à présent contrebalancé le régime socialiste. La richesse s’est plutôt concentrée au cours de la décennie dans quelques régions favorisées : les deux métropoles de Moscou et Saint-Pétersbourg, les régions sibériennes où sont situées les gisements d’hydrocarbures et quelques régions industrielles (Tatarstan, Iekaterinbourg, Samara, etc.). La ville de Moscou concentre à elle seule 22 % du PIB russe. »

- un petit rafraîchissement bienvenu de notre culture générale en textes et en images grâce à Wkimedia Commons et WikiSource

Métro Moscou

1991 : transition vers l’économie de marché

- Changements du comportement socio-économique surtout dans 3 domaines :

  • organisation du travail : contrôle qualité et informatisation de la production,
  • gestion financière : comptabilité et contrôle de gestion,
  • gestion de la main d’œuvre.

- Changements au niveau :

  • de la production : de nouvelles compétences techniques et en communication se sont créées pour palier aux dysfonctionnements,
  • du personnel : GRH, codification des procédures, contrôle.

L’entreprise se définit comme le lieu où se rencontrent et se transforment divers courants culturels et se distinguent 3 formes de production sociale de la culture :

  • la transmission par les anciens : intégration communautaire (≠ égoïsme). Objectifs du Plan décidé par le gouvernement (≠ réalité), Goulag et régime de la terreur, productivité au détriment de la qualité à cause des difficultés d’approvisionnement,
  • l’influence normative
  • et l’apprentissage organisationnel.

L’esprit de marché a transformé le lien social en une recherche constante de source de profit :

  • Les médias diffusent des valeurs d’inspiration américaine.
  • Les éditions scientifiques traduisent les théories et les méthodes de gestion occidentales et asiatiques.

La libre circulation de l’information favorise le transfert des modèles de management,

  • traditionnels
  • et participatifs : décentralisation des décisions, fidélisation du personnel.

- Le rôle du gouvernement
Traditionnellement, le gouvernement russe avait un rôle économique de consommateur et de protecteur paternaliste ; il joue actuellement le rôle de garant des transactions économiques en surveillant le respect des lois et de l’éthique.

L’économie de marché contribue à une précision des responsabilités avec la notion émergente de contrat, supposant une équivalence entre le travail et le salaire, même si le dialogue social via les syndicats est encore limité.

Paradoxalement, les titres de propriétaire et de dirigeant économique se sont longtemps confondus : les cadres russes se caractérisent par

  • la rapidité des prises de décision,
  • la prédominance de l’intuition sur la logique,
  • leur personnalité réservée et autoritaire,
  • l’importance de la hiérarchie.

La séparation récente du pouvoir entre propriétaires et dirigeants fait ressortir la place de la confiance à l’intérieur des organisations et du proverbe

Fais confiance mais vérifie !

... et de la défiance vis-à-vis de l’environnement.

Historique de l’évolution de l’imaginaire russe depuis 1928
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