LE MARCHÉ DE NOËL
20 novembre 2003 21:21 0 messages
"rescambis regents-parents a l’escòla" : soirée à thème sur les institutions mardi 18 novembre à 17h
POUR LA PETITE HISTOIRE...
Un jour d’octobre, une assistante maternelle trie les vêtements de rechange et les habits oubliés qui débordent d’une armoire. L’idée germe d’une distribution "tout à un euro" le jour du départ en vacances de Toussaint.
Le Conseil d’Administration propose alors de participer à cette bourse aux vêtements.
A l’initiative de la directrice, une réunion avec des représentants des ATSEM, des enseignants, du CA et des parents prend en charge l’organisation de l’événement et la communication (prospectus, affichettes, articles dans les journaux locaux), lance un appel aux familles pour alimenter de leurs dons ce premier lot, dons de vêtements adultes et enfants, de chaussures et de livres.
Naturellement les "grands" calandrons, toujours à l’écoute, entendent parler de l’événement et demandent à y participer : tenir des stands, des ateliers "petits débrouillards" pour les visiteurs comme ils l’avaient fait pour la journée portes ouvertes et proposent même d’animer une bourse de jouets.
Ils savent que leur école est une école associative et que les subventions et cotisations ne sont pas suffisantes pour boucler le budget de l’année, qu’il faut faire preuve d’imagination.
De son côté leur maîtresse attend une occasion pour lancer la monnaie intérieure et un marché mensuel.
Au cours d’un conselh de classa il est décidé d’organiser un mercat de nadau, un marché de Noël alimenté par un jouet dont ils ne veulent plus, avec l’accord des familles qui en fixent le prix de vente avec eux.
Au cours du conselh de regentas du 14/11, il est décidé d’organiser une rencontre avec les parents pour expliquer le fonctionnement du mercat et de la moneda à Calandreta, en général et à La Teste en particulier.
Les échanges pendant cette rencontre ont été particulièrement riches d’où notre décision de mettre par écrit le contenu de l’intervention des trois regentas pour le diffuser auprès des parents absents.
LE PROJET DES CLASSES ÉLÉMENTAIRES,
par Ania LESCA
LE DÉROULEMENT
* Les enfants volontaires (par opposition à facultatif) choisissent un ou des jouets dont ils acceptent de se séparer, avec l’accord de leurs parents, et en fixent le prix en famille.
* Les jouets seront "présentés" à la classe, et la maîtresse, après discussion, arbitrera le choix des jouets vendables et du prix demandé.
* L’événement sera préparé en classe vendredi après-midi : monnaie, étiquettes, banderolles, affichettes.
* La vente et les ateliers auront lieu samedi après-midi de 14h à 17h sous la responsabilité des deux maîtresses du primaire.
* Plusieurs propositions ont émergé : vendre des objets fabriqués en bricolage, ateliers de scoubidous, de perles et de Légos payants, monnaie de papier, "hotte-kangourou" pour présenter les jouets, médiatiser l’événement sur internet.
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES À COURT TERME
* donner l’occasion aux élèves de CP-CE1 de se mettre en situation de projet et de vivre un compte à rebours,
* apprendre à évaluer un ordre de grandeur en euros, découvrir la loi de l’offre et de la demande, le prix d’achat et le prix de vente, le passage du troc à la banque,
* se séparer d’un objet auquel on est attaché,
* participer à la vie associative du mouvement calandreta,
* faire l’inventaire de l’efficacité des modes de communication.
OBJECTIFS À MOYEN TERME
* Un marché mensuel sera organisé : avec les productions des enfants (bricolage, dessins...) et une monnaie intérieure ; chaque porte-monnaie étant alimenté par un système d’entrées et de sorties à définir en conseil.
* Le marché se fera au niveau de l’école, les élèves de maternelle étant au début acheteurs ; de même pour la monnaie.
* Les "notions" mathématiques auront de multiples occasions d’être "transférées" en dehors de moments de numération et de calcul : rémédiations et consolidation sur le chemin (difficile et très personnel) de l’abstraction.
MISE EN PLACE DE LA MONÈDA ET DU MARCHÉ EN MATERNELLE,
per Caròla LASMARRIGUES
1) non participation de la classe de MS-GS à la vente du "mercat de nadau"
argent : pas de valeur réelle dans leur tête
difficultés à "abandonner" un jouet leur appartenant
échéance trop proche pour qu’ils apprennent et comprennent la notion de "marché" au sein de l’école.
2) objectifs pour l’année en ce qui concene l’intégration du "marché" en classe de MS-GS
aller dans la classe de cycles 2 et 3 pour qu’ils expliquent ce qu’est le "marché", avec ses règles et ses consignes à respecter.
chaque mois, observer les grands effectuer leur "marché", avec explications sur la monnaie réelle en euros, et sur la monnaie fictive choisie dans l’enceinte de l’école.
3) objectifs de fin d’année
MS-GS deviennent des "acheteurs" potentiels sur le marché des grands avec leur accord,
MS-GS deviennent des "producteurs", permettant ainsi la mise en place du marché au sein de leur propre classe.
4) continuité entre les trois cycles
DEUX EXEMPLES DE MERCAT,
par Valérie DESMARTIN
Raison de la non-participation de la petite section au marché du 22/11
Avant tout, je vais comme Carole vous expliquer pourquoi la petite section ne participera pas au marché dans un premier temps.
Si un petit exprime le désir aujourd’hui de se séparer d’un jouet, il ne comprendra pas qu’il s’en sépare définitivement (pour le vendre) et demain il réclamera ce jouet. Cela n’a donc pas encore de sens pour les enfants de cet âge.
Petit point théorique
La présence d’un marché dans une classe est liée à l’existence d’une monnaie interne.
La monnaie mise en place par l’enseignant dans sa classe fonctionne grâce à une banque
qui paye l’effort des enfants pour travailler ou grandir
qui a des recettes, les amendes.
La monnaie est un outil pédagogique mis en place par le professeur quand il en ressent le besoin : par exemple, elle peut se présenter comme une nécessité à un moment donné pour aider certains enfants à grandir. Les objectifs sont donc propres à chaque enseignant.
Les enfants ont alors des recettes, peuvent avoir des dépenses s’il payent des amendes, et le marché intervient comme la "cerise sur le gâteau" : c’est la possibilité de dépenser son argent d’une façon agréable, en achetant ce qui fait plaisir.
Les marchés dans les calandretas de Limoges et Béziers
Le marché se déroule une fois par semaine, il dure 5 minutes. L’enseignant donne le signal de commencement et de fin du marché.
À Béziers, dans une classe de CM1-CM2, les enfants vendaient des choses ramenées de la maison. C’était très varié : graines, petits jouets, réalisations... La monnaie était matérialisée sur papier illustré, en couleur, et l’unité s’appelait le "centipoint". Cette monnaie interne a un nom différent dans chaque classe ou école (un autre exemple : la coccinelle). Le temps laissé aux enfants pour effectuer leurs échanges monétaires étant court, ceux-ci ont fort à faire pour quelquefois vendre tout en repérant ce qu’ils veulent acheter, laisser leur stand un instant pour acquérir l’objet désiré... ce qui induit beaucoup de mouvements rapides dans ce laps de temps limité, et des échanges entre eux différents de ce qu’ils sont habituellement.
A Limoges, le marché des Petite et Moyenne Sections se faisait en même temps que celui des grands. Il concernait en fait toute l’école qui, à l’époque, avait un effectif assez réduit. Le principe était le même, à part que les enfants vendaient aussi des dessins qu’ils avaient réalisés. La monnaie qui s’appelait le "sou" était matérialisée en bois : des rondelles de différentes grosseurs pour les pièces de 1 et de 5 (similitude avec le franc) et des rectangles pour les billets de 10. Ainsi les petits savaient qu’une pièce représentait peu, contrairement à un billet qui représentait beaucoup d’argent. En numération c’est le début de l’apprentissage des valeurs. Avant le marché, chaque vendeur avait préparé son stand : sur une table, il avait posé ce qu’il voulait vendre. Devant chaque objet, une étiquette indiquait le prix marché en chifffre et représenté graphiquement par le nombre de ronds. Ainsi les plus petits qui ne savent pas lire le chiffre peuvent constater d’eux-mêmes s’ils ont assez d’argent ou pas pour acheter l’objet convoité, en posant leurs pièces sur les ronds dessinés à cet effet. Les enfants doivent dénombrer seuls jusqu’à 2, 3, ..., ou aidés des plus grands ou de l’enseignant, et de vérifier s’ils peuvent acquérir ou pas ce qu’ils veulent. Ce mode d’étiquetage est aussi intéressant car il permet d’associer l’écriture chiffrée à sa représentation effective. Il est à noter que les plus jeunes sont uniquement acheteurs.
Ici, nous avons discuté entre collègues de la représentation matérielle à donner à la monnaie : nous avons opté pour une représentation des unités sous forme de ronds, et des dizaines sous forme de rectangles : ceci permet entre autres aux CP-CE1 de travailler sur le sens des unités et des dizaines grâce à une manipulation suppplémentaire.
LES QUESTIONS DES PARENTS
Pourquoi cette décision ?
Si les enfants du primaire n’en parlent pas à la maison, faut-il leur en parler ?
Si d’eux-mêmes ils n’apportent rien, faut-il les solliciter ?
Le soir du marché, la banque donnera de l’argent en échange des billets ?
Pourquoi ne pas regrouper les recettes pour des achats collectifs ?
Ceux qui ne viennent pas samedi seront-ils pénalisés ?
REMARQUES DE CALANDRONS PENDANT LE MARCHÉ
La regenta (qui note entrées et sorties) demande à une demoiselle de GS qui vient à la banque échanger un euro contre un billet :
tu veux acheter quoi ?
un tambourin
il est à qui ?
il est à personne, il est à vendre !
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