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Vivre dans un chantier pendant deux ans...

D 18 septembre 2016     H 13:26     A Annie Lesca     C 0 messages


C’est la galère qu’ont vécue les 530 familles locataires d’appartements sociaux dans le quartier du Grand-Parc à Bordeaux Nord.

Lorsque Chaban décide, après-guerre, de forcer l’extension de Bordeaux vers les quartiers nord en transformant dans l’urgence ces zones humides en zones à urbaniser,"à 500m du Jardin Public", se doutait-t-il qu’il ne construisait que pour vingt ans et que 50 ans plus tard, tout serait à détruire à l’explosif ?

Refusant ce verdict et ce recours à la table rase du passé, Aquitanis a mis en place une opération qu’il voulait modèle sur trois bâtiments "barres" de plus de dix étages au Grand Parc. Le bilan, architecturalement positif, vient de donner lieu à l’édition d’un numéro spécial du Festin.

Avec une honnêteté à souligner, Aquitanis a demandé à une auteure, Sophie Poirier, de recueillir des témoignages de locataires pendant les travaux, en adoptant le mode de restitution littéraire de son choix.

Une rencontre organisée le 1er septembre par la Machine à lire nous a récemment donné l’occasion d’entendre trois voix, celle d’un historien, celle du directeur d’Aquitanis et celle de Sophie Poirier.

Monographie imprimée par Aquitanis et distribuée aux 350 foyers concernés par le chantier.

Malgré tous les préparatifs pour obtenir l’adhésion des locataires en amont, la somme des désagréments sonores et des nuisances a poussé de nombreux interviewés à souligner tout ce qu’ils ont subi et rarement réussi à s’approprier, si ce n’est par le biais d’une tentative de reportage photo.

  • Le béton ça choque et on a envie de le recouvrir (104) ;
  • la poussière et le bruit, ça met la tête à l’étroit (106) ;
  • 4 jours dans le noir avec juste trois petits hublots, la scie circulaire, l’eau qui dégouline, les meubles regroupés au milieu des pièces et les travaux souvent repoussés, c’était le pire (108) ;
  • la somme et la diversité des bruits font qu’il était impossible de les distinguer et de les reconnaître au bout de quelques mois (112) ;
  • le passage des ouvriers et des "chefs" à l’intérieur étaient vécus comme de véritables intrusions dans l’intimité familiale (114).

Les avantages d’un "jardin d’hiver" ne se dévoilent que peu à peu surtout que barbecues, pataugeoires et sèche-linges sont interdits (119). Les possibilités de nouvelles circulations intérieures sans changer de logement sont vécues comme autant de réorganisations mentales de l’espace familial (111). Bref une période de transition mitigée.

- MAIS

  • la lumière, ça permet enfin de lire à la lumière du jour ;
  • on habite dans une résidence, et non plus une cité ;
  • on peut vivre les quatre saisons de notre logement sans avoir besoin de partir en été ;

- LE POINT DE VUE DES AMÉNAGEURS

  • Pas de consommation du territoire (54).
  • Prouesses techniques à coût réduit de bio climatisation dans des espaces non chauffés et non isolés (72).
  • Charte d’intervention sur site occupé, signée par les entreprises.
  • Réception partielle des travaux après les interventions des différents corps de métiers.
  • Le grand air du Grand Parc, il ne manque que le photovoltaïque pour en faire un écoquartier.
  • Le classement UNESCO demande de préserver l’orthogonalité du plan d’aménagement : la lisibilité du plan du quartier a été conservée, tout en lui permettant d’évoluer.
  • Prouesse architecturale des balcons installés sur pilotis enfoncés à 18m de profondeur.
  • La superficie habitable des T2 a été doublée.
  • Les matériaux utilisés : le béton, le verre et le polycarbonate.
  • Les pratiques professionnelles des employés d’Aquitanis ont elles aussi été régénérées, par le travail en binômes.
  • Les ascenseurs panoramiques.
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