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Textes libres de droit pour le logiciel "Aller" (collège)

D 1er mars 2007     H 09:07     A Annie Lesca     C 0 messages


Une sélection de références sur le site de l’ABU, la Bibliothèque Universitaire du CNAM et quelques textes (mal ?) choisis

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- Pierre de Coubertin, 1897, Notes sur le football

- Denis Diderot, Pensées sur l’interprétation de la nature

- Epictète, Pensées et entretiens

- Gustave Flaubert, 1877, Un coeur simple

- Edouard Fournier, 1857, L’esprit dans l’histoire

  • L’histoire de France est aujourd’hui mon seul domaine ; encore dois-je surtout m’en tenir à la réfutation des mots et n’aborder qu’incidemment celles des faits. C’est le mensonge parlé, et faisant pour ainsi dire axiome historique que je prends à partie, plutôt encore que le mensonge en épisode et en action. Vous voyez par la que je restreins singulièrement ma tâche ; mais je prévois qu’elle n’en sera pas moins très-difficile et très-laborieuse. J’espère aussi toutefois que les résultats en seront assez nouveaux et assez intéressants.

- Molière, Les Fourberies de Scapin

Quelques tyrades ou répliques de SCAPIN

  • A vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m’en veux mêler. J’ai sans doute reçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries ingénieuses, à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies ; et je puis dire sans vanité qu’on n’a guère vu d’homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d’intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier. Mais, ma foi, le mérite est trop maltraité aujourd’hui, et j’ai renoncé à toutes choses depuis certain chagrin d’une affaire qui m’arriva.
  • Bon ! Imaginez-vous que je suis votre père qui arrive, et répondez-moi fermement, comme si c’était à lui-même. "Comment ! pendard, vaurien, infâme, fils indigne d’un père comme moi, oses-tu bien paraître devant mes yeux après tes bons déportements, après le lâche tour que tu m’as joué pendant mon absence ? Est-ce là le fruit de mes soins, maraud, est-ce là le fruit de mes soins ? le respect qui m’est dû ? le respect que tu me conserves ?" Allons donc ! "Tu as l’insolence, fripon, de t’engager sans le consentement de ton père, de contracter un mariage clandestin ? Réponds-moi, coquin ! réponds-moi ! Voyons un peu tes belles raisons !" Oh ! que diable ! vous demeurez interdit ?
  • Voulez-vous qu’il soit aussi sage que vous ? Les jeunes gens sont jeunes, et n’ont pas toute la prudence qu’il leur faudrait pour ne rien faire que de raisonnable : témoin notre Léandre qui, malgré toutes mes leçons, malgré toutes mes remontrances est allé faire, de son côté, pis encore que votre fils. Je voudrais bien savoir si vous-même n’avez pas été jeune et n’avez pas dans votre temps, fait des fredaines comme les autres.
  • Monsieur, la vie est mêlée de traverses. Il est bon de s’y tenir sans cesse préparé ; et j’ai ouï dire, il y a longtemps, une parole d’un ancien que j’ai toujours retenue.
    ARGANTE
    Quoi ?
    SCAPIN
    Que, pour peu qu’un père de famille ait été absent de chez lui, il doit promener son esprit sur tous les fâcheux accidents que son retour peut rencontrer : se figurer sa maison brûlée son argent dérobé, sa femme morte, son fils estropié, et ce qu’il trouve qu’il ne lui est point arrivé, l’imputer à bonne fortune. Pour moi, j’ai pratiqué toujours cette leçon dans ma petite philosophie, et je ne suis jamais revenu au logis que je ne me sois tenu prêt à la colère de mes maîtres, aux réprimandes, aux injures, aux coups de pied au cul, aux bastonnades, aux étrivières, et ce qui a manqué m’arriver, j’en ai rendu grâces à mon bon destin.
  • ARGANTE
    Non, j’aime mieux plaider.
    SCAPIN
    Eh ! Monsieur, de quoi parlez-vous là, et à quoi vous résolvez-vous ? Jetez les yeux sur les détours de la justice. Voyez combien d’appels et de degrés de juridictions, combien de procédures embarrassantes, combien d’animaux ravissants par les griffes desquels il vous faudra passer : sergents, procureurs, avocats, greffiers, substituts, rapporteurs, juges et leurs clercs. Il n’y a pas un de tous ces gens-là qui, pour la moindre chose, ne soit capable de donner un soufflet au meilleur droit du monde. Un sergent baillera de faux exploits, sur quoi vous serez condamné sans que vous le sachiez. Votre procureur s’entendra avec votre partie et vous vendra à beaux deniers comptants.
    Votre avocat, gagné de même, ne se trouvera point lorsqu’on plaidera votre cause, ou dira des raisons qui ne feront que battre la campagne et n’iront point au fait. Le greffier délivrera par contumace des sentences et arrêts contre vous. Le clerc du rapporteur soustraira des pièces ou le rapporteur même ne dira pas ce qu’il a vu. Et quand, par les plus grandes précautions du monde, vous aurez paré tout cela, vous serez ébahi que vos juges auront été sollicités contre vous ou par des gens dévots ou par des femmes qu’ils aimeront. Eh ! Monsieur, si vous le pouvez, sauvez-vous de cet enfer-là ! C’est être damné dès ce monde, que d’avoir à plaider, et la seule pensée d’un procès serait capable de me faire fuir jusqu’aux Indes.
  • Vous vous moquez. La tranquillité en amour est un calme désagréable. Un bonheur tout uni nous devient ennuyeux ; il faut du haut et du bas dans la vie, et les difficultés qui se mêlent aux choses réveillent les ardeurs, augmentent les plaisirs.

- Henri Poincaré, La science et l’hypothèse

- François Rabelais, Gargantua

  • AUX LECTEURS
    Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
    Despouillez vous de toute affection ;
    Et, le lisant, ne vous scandalisez :
    Il ne contient mal ne infection.
    Vray est qu’icy peu de perfection
    Vous apprendrez, si non en cas de rire ;
    Aultre argument ne peut mon cueur elire,
    Voyant le dueil qui vous mine et consomme :
    Mieulx est de ris que de larmes escripre,
    Pour ce que rire est le propre de l’homme.

- Duc de la Rochefoucauld, Maximes

- Edmond Rostand Cyrano de Bergerac

- Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social 1762

  • Je yeux chercher si, dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels ’qu’ils sont, et les lois telles qu’elles peuvent être. Je tâcherai d’allier toujours, dans cette recherche, ce que le droit permet avec ce que l’intérêt prescrit, afin que la justice et l’utilité ne se trouvent point divisées.

- Georges Sand, François le Champi

  • Nous revenions de la promenade, R*** et moi, au clair de la lune, qui argentait faiblement les sentiers dans la campagne assombrie. C’était une soirée d’automne tiède et doucement voilée ; nous remarquions la sonorité de l’air dans cette saison et ce je ne sais quoi de mystérieux qui règne alors dans la nature. On dirait qu’à l’approche du lourd sommeil de l’hiver chaque être et chaque chose s’arrangent furtivement pour jouir d’un reste de vie et d’animation avant l’engourdissement fatal de la gelée : et, comme s’ils voulaient tromper la marche du temps, comme s’ils craignaient d’être surpris et interrompus dans les derniers ébats de leur fête, les êtres et les choses de la nature procèdent sans bruit et sans activité apparente à leurs ivresses nocturnes. Les oiseaux font entendre des cris étouffés au lieu des joyeuses fanfares de l’été. L’insecte des sillons laisse échapper parfois une exclamation indiscrète ; mais tout aussitôt il s’interrompt, et va rapidement porter son chant ou sa plainte à un autre point de rappel. Les plantes se hâtent d’exhaler un dernier parfum, d’autant plus suave qu’il est plus subtil et comme contenu. Les feuilles jaunissantes n’osent frémir au souffle de l’air, et les troupeaux paissent en silence sans cris d’amour ou de combat.

Nous-mêmes, mon ami et moi, nous marchions avec une certaine précaution, et un recueillement instinctif nous rendait muets et comme attentifs à la beauté adoucie de la nature, à l’harmonie enchanteresse de ses derniers accords, qui s’éteignaient dans un pianissimo insaisissable. L’automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l’hiver.

- Stendhal, Mémoires d’un touriste

- Tallemand des Reaux, Historiettes

- Jules Verne

- Voltaire, Lettres philosophiques

- Arthur Young, Voyage en France 1787-9

- Emile Zola, J’accuse 1898

Et c’est un crime encore que de s’être appuyé sur la presse immonde, que de s’être laissé défendre par toute la fripouille de Paris, de sorte que voilà la fripouille qui triomphe insolemment, dans la défaite du droit et de la simple probité. C’est un crime d’avoir accusé de troubler la France ceux qui la veulent généreuse, à la tête des nations libres et justes, lorsqu’on ourdit soi-même l’impudent complot d’imposer l’erreur, devant le monde entier. C’est un crime d’égarer l’opinion, d’utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu’on a pervertie jusqu’à la faire délirer. C’est un crime d’empoisonner les petits et les humbles, d’exaspérer les passions de réaction et d’intolérance, en s’abritant derrière l’odieux antisémitisme, dont la grande France libérale des droits de l’homme mourra, si elle n’en est pas guérie. C’est un crime que d’exploiter le patriotisme pour des oeuvres de haine, et c’est un crime, enfin, que de faire du sabre le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l’oeuvre prochaine de vérité et de justice.

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