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Papotages de lavandières

D 24 mai 2007     H 11:33     A Annie Lesca     C 0 messages


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Représentation le 2 juin à l’Estanquet à Langon 33 (spectacle bilingue bien entendu).

Une lessive en occitan

Lavadèr landés

les acteurs

Isabelle Loubert a préparé son prochain spectacle à la salle des fêtes de Cazalis : "L’être au lavoir"

Isabelle Loubert ne peut parler du regretté Bernard Manciet poète occitan si tôt parti, sans une émotion dans la voix. Elle connaît tous ses écrits sur le bout des doigts ou plus exactement sur le bout des lè­vres, les dire et les redire est de­venu pour elle une raison d’être.

Isabèu de la landa

Auprès de Bernard Lubat, elle ose lancer ses premiers mots de conteuse et crée la Compagnie du parler Noir, à la gloire de l’occitan.

En février, elle participe à la tète du tue-cochon, à Cazalis, manifestation qui voulait faire revivre la cuisine artisanale du porc et les grandes heures de la vie rurale, époque où le parler occitan restait le premier véhicule de la vie de tous les jours.

Lors de cette rencontre se met en place une coopération entre Isabelle Loubert et sa compagnie avec Pauline Dupuy, créatrice de l’association Gueille Ferraille, ainsi que Jacques Edouard, fondateur de Improcessus Variable.

Un trio qui n’a plus rien à envier sur le plan théâtral et auquel est venu se joindre Vincent Cassano, qui met ses compétences techniques à disposition de la compagnie.

Représentation

Les fondements sont ainsi posés : mettre en place la pièce Autour du lavoir . Un spectacle qui se propose de faire de la lessive une représentation épique de l’intime.

Encore fallait-il un espace pour mettre en forme l’apport de chacun : la voix, la lecture théâtralisée, le collectage, l’écriture d’Isabelle, agrémentés par les images et les projections d’Isabelle, le tout introduit dans l’univers sonore improvisé de Jacques Edouard, Vincent Cassano à la supervision de tout ce qui est technique.

C’est alors qu’entre en scène Jean-Claude Lassalle, le Maire de Cazalis qui considère l’occitan comme langue première de son enfance.

Il n’hésite pas à mettre à disposition la salle des fêtes qui durant trois jours devient les coulisses et le véritable berceau de "Autour du lavoir".

Les artistes ont profité du long week-end de Pâques pour finir de mettre en forme un spectacle qui ne laissera pas insensibles tous les amoureux de belles lettres de traditions d’histoires locales et d’occitan.

La première représentation est prévue le 2 juin à l’Estanquet à Langon (spectacle bilingue bien entendu).

C’est à 22 heures,

c’est gratuit,

et c’est à l’Estanquet qui fait aussi expo et bistrot, bords de Garonne.

(Scènes d’été 2007, avec le soutien de l’IDDAC et des Nuits Atypiques)

Contact : Pauline Dupouy - 05 56 65 37 12 -

Le parler noir lo parlar neuge

« J’arrivais à Uzeste en 94 pour suivre Manciet qui s’y trouvait. Je le suivais dans le cadre de ma thèse, recueillant chaque mot comme une goutte de rosée.

Manciet connaissait mon grand-père muletier, qui s’arrêtait au retour de ses voyages pour boire un coup à l’estaminet. C’est le bois qui nous a réunis, la lande et la langue.

C’est parce que Latry en licence de lettres, en 89, me dit « tiens, lis ça » en me tendant le jeune homme de Novembre, que j’ai plongé dans Manciet.

Je me suis mise à l’occitan, à ce patois que parlait ma grand-mère, que j’avais dans l’oreille. Je vivais dans la forêt de Commensacq à 8 km de chez Manciet et je ne le savais pas.

Puis il y eut une première lecture d’un hiver avec Tiberghien, en 93 et 96 où Lubat me dit alors que je travaillais sous la tente de la MMM, « vas-y toi, va nous lire du Manciet. » Je n’ai pas eu peur, Manciet est une évidence dans ma vie, comme la lande. C’est l’universalité des petits riens, les odeurs, les chemins qui craquent, la solitude, et cette grande bouffée de bonheur et de tristesse quand je le lis. Le plaisir de le dire, c’est charnel, c’est sacré. J’ai enseigné la langue et aujourd’hui je ne fais plus que ça : lire Manciet, nourrie de cette œuvre puissante, immense, obscure, difficile, jouissive.

Isabèu dab los calandrons testuts

Je viens de là, de ces pins, de ces riens, de cette langue écrasée. Elle est ma façon de créer, elle me porte, m’emporte. Je la mange, elle me mange. Je ne peux pas me passer d’elle, je ne peux pas vivre sans lui. » Isabelle Loubère

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