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Mon grand-père paternel

misajour 21-01-09

D 3 novembre 2008     H 00:42     A Annie Lesca     C 0 messages


Papy est décédé le jour de mes 17 ans, sans tambour ni trompette comme on dit, comme il avait vécu toute sa vie ; à l’âge où je pensais, égocentriquement, que j’avais le plus besoin de lui,

Des souvenirs j’en ai, des tonnes ; des documents écrits, ils tiennent en quelques pages que mon père m’a données.

Armand Lesca est le fils de la sage-femme testerine Marie Condou et d’un père dont nous portons le nom, mais qu’il rejeta sans appel pour abandon de domicile conjugal.

Livret de famille de mes grands-parents paternels

Il épouse à 25 ans une belle coiffeuse corse, à la chevelure flamboyante, "blond vénitien", venue sur le continent pour trouver du travail après une enfance très difficile à Île Rousse, et un accident qui lui laissa une claudication lourde dont elle ne se plaignait jamais, et dont je ne voyais que le côté magique : une grande armoire pleine de chaussures orthopédiques ; je n’en ai jamais vu autant de toute mon enfance, nous qui vivions, comme la plupart des enfants de l’époque, d’une paire d’espadrilles en été et d’une paire de chaussures en hiver (en priant le ciel pour que nos pieds veuillent bien attendre l’année suivante pour grandir). Espadrilles qui déclenchaient l’ire de grand-mère, dont les deux boussoles étaient KOMIFO et le KENDIRATON.

l’Ecole Nationale d’Arts et Métiers d’Angers

Papy avait fait trois ans d’études à l’Ecole Nationale d’Arts et Métiers d’Angers, après avoir passé en 1908 un concours dont il avait gardé le texte des "épreuves" suivantes : en géométrie, physique-chimie, dessin industriel (dit linéaire) et dessin d’art (dit d’ornement).




La promotion 108-111 : carte postale
Verso de la carte postale

Liste des élèves

Mon arrière-grand-mère

La mère de Papy, Melle Marie Condou, avait suivi l’école de sages-femmes de Bordeaux autour des années 1890 (près de l’Hôtel de Ville) ; pour être admise à l’école, il avait fallu que le prêtre de la paroisse de La Teste-de-Buch lui délivre un certificat de bonnes vie et moeurs.

Elle est décédée après avoir été renversée par la charrette d’un garçon-charcutier sur la route La Teste-Arcachon qui longe les prés salés ouest, laissant mon grand-père orphelin et dépendant d’un oncle landais de Biscarrosse.

De la matrone à la sage-femme

PS. La maïeutique, "méthode" pédagogique dont j’ai usé et abusé avec mes enfants et mes élèves, c’est l’art d’amener l’autre à accoucher d’un savoir qu’il possède sans le savoir (par réminiscence).

De mécanicien-dentiste à chirurgien-dentiste

Papy travailla au début à Bordeaux comme mécanicien-dentiste (prothésiste) dans un gros cabinet de dentisterie, du Docteur Cavalier. Puis il installa un cabinet dans une villa louée à une sage-femme de La Teste, Mme Faraud — qui avait toujours des dragées en réserve pour mon père.

BEPS en 1022

Son premier cabinet arcachonnais était au 83 Cours Lamarque et mon père a vécu ses années d’enfant dans le quartier de l’école Paul Bert entre la dune et la plage Legallais, enfance marquée par le traumatisme provoqué par le décès de son frère aîné.

Puis mon grand-père acheta une maison, avenue du Général de Gaulle, près d’un tailleur que l’on voyait mystérieusement travailler par la fenêtre à barreaux toujours ouverte.

C’est là que commencent mes premiers souvenirs de mes grands-parents paternels.

Je me souviens de l’atelier de Papy, au dernier étage de cette haute maison, à mi-chemin entre gare et Casino de la Plage, où il travaillait l’or des couronnes de ses patients comme un orfèvre, puisqu’il était prothésiste.

Je me souviens du "chien-t-en pierre" dans le jardin d’une maison voisine car Mamy nous faisait beaucoup marcher dans le quartier.

(à suivre)

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